Lheure est au silence
Sur la page oubliée
les fièvres ont brisé
les arêtes des roches
les murs deau
Sur le sable
les galets blonds
quune main caresse
suspendue au cri indigo
déposeur du doute.
Pour tout signe
la pluie et le vent
dOctobre
létreinte du froid
au fond de lâme
Pour toute réponse
des herses de silence
épines noires
Dans lespace
une vibration
une aurore
une certitude.
Lèvres en suspens
tissent les heures froides
Fines broderies
Fleurs inutiles sur les mots
masques subtils des
anciennes tragédies
à lire à oublier
pour revêtir une autre vie.
Aube de beauté
aux lèvres étincelantes.
Je cherchais une trace
mais les nuds sous lécorce
ont gardé leur secret
Ceignant lécorchure du vent
je jetais sur larbre
des gerbes de cris
épis de mots
de mots en feu.
Sur la brume sèche
le sifflement des ailes
des oiseaux de bois
Comme un souffle
une caresse ils volent
sans bruit
Sur une onde chaude
ils sélèvent, frôlent
les rapaces, virgules
noires dans lespace
Au-dessus des collines
résonne encore leur cri
nos cris muets
nos cris dans la vibrance
de lhiver.
Le corps est mémoire
Dans louate de lombre
la goutte glisse sur
les peaux chaudes
lourdes de la nuit
devient sel
Léternité nest pas
offerte à nos chants
Il est à inventer
la source la paroi
ruisselante et fraîche
à boire les rosées nouvelles
sur le granit déposées.
Gravir les échelles
du silence
entre morsure et caresse
Résister à labîme
du doute
Attendre tendre
jusqu'à lextrême
Ne pas rompre
lénigme
la magie de linstant
à venir
Le dernier pas
vers un visage.
Vague inconnue
de flots graves
et profonds
Voici le chant
de claire lumière
Le chant retrouvé
trop fragile encore
pour franchir
la barrière des sables
et soffrir aux nuées
En lisière des houles
à fleur décume.