Homme au visage d'ébène
au bord de mes cils
j'emporte
le soleil de ton regard
la couleur de ta voix
la douceur de ton sourire
le charme de ta jeunesse
ce souvenir solaire
s'écrit avec des larmes
sur cette page dans l'avion
qui s'éloigne de ta terre bénie
la neige de mes cheveux
ne peut se mêler
aux boucles maliennes…
mais rien n'empêche les cœurs
de battre en sens interdit…

Un jour lointain un fils s'est éloigné de moi
et sur un chemin de traverse
l'homme-enfant a surgi
comme un totem solaire
quelque-part, je sais
qu'un enfant de ta chair
se blottira, ce soir, peut-être
contre la chaleur de ta peau
je penserai très fort
à ton bonheur de père
et à celui d'amant
qu'un jour tu vas connaître
dans un nouveau regard de femme.

 

*

 

Orfèvres des mots
ta langue et ma langue
caressent nos voix
comme l'archet
sur le violon
singulière intensité
du verbe à nos lèvres
traversée de hasard
où l'absence habitée
interroge les cœurs

Laisser libre-cours
à l'humilité du bonheur
autoriser le rêve
à se vivre
se dire
s'écrire.

 

Marie Hélène Douat

Blanche Négritude - Edition Les Amis de la Poésie Bergerac

Prix Michel Walzer 2007 dela ville de Bergerac