Poètes invités
Jacques
Ancet
Né à Lyon en 1942, il vit à Annecy où il enseigne l'espagnol dans les classes préparatoires aux grandes écoles littéraires et commerciales. Auteur d'une quinzaine de livres (poèmes, romans, essais), il traduit de nombreux poètes de langue espagnole (Luis Cernuda, Vicente Aleixandre, José Angel Valente, Xavier Villaurrutia, Luis Mizon ). Il a reçu en 1992 et 1994, le prix Nelly Sachs et le prix Rhône-Alpes pour l'ensemble de son travail.
Le silence
et la voix
(dimanche 8 juin, à 17 h)
" Entre silence et parole, mutisme et loquacité, s'ouvre
l'espace incertain, paradoxal de ce qu'il est convenu d'appeler
la "poésie". Ce qui parle, dans le poème,
n'est ni la personne privée ni même l'"auteur"
comme on le croit souvent, mais ce qu'on désigne d'un terme
à la fois simple et énigmatique: une voix.
Ce que fait entendre cette voix est un silence double et contradictoire:
d'un part celui de l'absence, de la disparition, de cet adieu
élégiaque à la beauté des choses qu'est
au fond tout poème; mais d'autre part et en même
temps, celui de l'imminence, de ce qui n'a jamais cessé
de commencer. Tout poème est donc tour à tour et
simultanément un adieu et un éveil. Adieu à
ce qui demeure sans nous, éveil à ce qui nous précède
et nous appelle, à ce qui est là et que, pourtant,
nous ne voyons pas. "
A partir de sa propre expérience d'écrivain, c'est ce double silence que Jacques Ancet tente de faire entendre au cours d'une interrogation à voix haute, d'un cheminement évasif, sinueux, où méditation, poème et chanson tressent leurs fils à la fois distincts et conjoints.
Bibliographie
L'autre pays (1967-69), Plein chant (1975); L'Insignifiant comprenant
: I, L'Incessant, Flammarion, 1979 ; II, La mémoire des
visages, Flammarion, 1983 ; III, Le silence des chiens, Ubacs,
1990, Sous la montagne, Messidor, 1992, Le bruit du monde, Paroles
d'Aube, 1993, La chambre vide, Lettres vives, 1995 ; A Schubert
et autres élégies, Paroles d'Aube, 1997 ; Un homme
assis et qui regarde, J-P Huguet, 1997 ; La Tendresse, Mont Analogue,
1997 ; L'Imperceptible, Lettres Vives, 1998 ;
Essais : Luis Cernuda, coll. Poètes d'Aujourd'hui, Seghers,
1972 ; Neuf poètes espagnols du vingtième siècle,
Plein chant, 1975.Vingt-quatre heures, l'été, Encres
de Jean Murat (Lettres Vives) 2000 ; Le dénouement (Opales)
2001, La brûlure (Lettres Vives) 2002.